HISTOIRE &
ARCHÉOLOGIE

La Gascogne épique


AIOL

 

À la suite de manigances orchestrées par le félon Makaire, le comte Elie et sa femme Avisse, (pourtant sœur de l’empereur Louis) furent privés par ce dernier de leurs fiefs et chassés de France. Le couple se réfugia alors dans des Landes de Gascogne où, sept ans plus tard, naquit leur enfant à qui l’on donna le nom de ces grands serpents craints de tous qui infestaient le bois où il était né : Aiol (ou Aioul). Aiol passa ainsi son enfance avec ses parents et l’ermite qui les avait recueillis ; certes dans la pauvreté, mais pas dans l’ignorance : il apprit à lire les livres et les étoiles, à monter le cheval et à manier les armes. Puis vint le temps pour Aiol de devoir se confronter au monde. Avant qu’il ne partît pour la France rejoindre la cour de son oncle Louis, Elie offrit à Aiol son vieux mais courageux cheval Marchegai ainsi que ses antiques effets : un écu abîmé, une lance tordue, une épée, un haubert et un heaume rouillés. Ainsi pauvrement armé, pourvu de seulement quatre sous, Aiol partit à l’aventure. Sur sa route, entre insultes et railleries, il affronta avec succès divers Sarrasins, brigands et bourgeois malintentionnés, puis tua un lion (échappé de la ménagerie de l’empereur) dont il suspendit la dépouille à l’arçon de Marchegai. Il atteignit finalement Orléans (capitale de Louis) où il prit soin de ne pas dévoiler son identité ; il avoua seulement qu’il était un Gascon venu du royaume de Yon. C’est alors que la ville fut prise d’assaut par des ennemis de Louis : malgré les moqueries qu’il reçut encore une fois de toute part et notamment de son oncle l’empereur, il sortit ce dernier d’une situation périlleuse en affrontant maints chevaliers. Devenu favori de Louis, Aiol fut comblé de richesses qu’il partagea entre ses nouveaux amis et ses parents. Un jour, Aiol fut envoyé à Saragosse (ou Pampelune) afin de répondre à une menace du roi maure Mibrien. Là-bas, il enleva la fille du roi, Mirabel, et à la suite de nombreuses péripéties (dont la confrontation victorieuse avec un serpent géant) il parvint à rentrer à Orléans où il avoua enfin à Louis son nom : les terres de son père lui furent alors rendues, puis il épousa Mirabel qui au cours de leur long périple avait fini par s’éprendre de lui et avait renié son ancienne vie. Restait alors à punir Makaire : mais le traître s’enfuit de sa prison et leva une armée. Il fit captif Aiol et Mirabel, qui enfanta de jumeaux durant sa détention. Makaire jeta les nouveau-nés dans un fleuve (qu’un pêcheur sauva) et vendit Aiol et Mirabel à Mibrien. Mais Aiol parvint à s’enfuir, fit assiéger Saragosse (ou Pampelune) et délivra Mirabel ; Makaire se fit écarteler1.

AUtres heros

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Sources, crédits

Auteur :
Textes de Benjamin Caùle (OCG).

Notes :
1 P. Paris : « Aiol », in Hauréau B. (éd.) : Histoire littéraire de la France. Tome 22, 1852, p. 274-288 ; J. Normand et G. Raynaud :  Aiol : chanson de geste, Paris, 1877 (pour tout l’élément biographique).

Sources principales :
– Anonyme : Aiol, seconde moitié du XIIe siècle / début du XIIIe siècle.

Données représentatrices de l’état des connaissances en : août 2022