HISTOIRE &
ARCHÉOLOGIE

Paléolithique supérieur


Le début du Paléolithique supérieur correspond au moment du remplacement des populations néandertaliennes par Homo sapiens il y a environ 45 000 ans.
Un nombre important d’innovations techniques et symboliques vont alors accompagner ce changement d’ère : les outils, les armes, les parures corporelles et les formes « d’art » vont connaître une diversification sans précédent, témoignant de l’apparition de traditions variées et régionalisées.

Fig. n° 1 : la Dame de Brassempouy.

l’AURIGNACIEN

± 45 000 à ± 29 000 av. n. è.

Si le versant nord pyrénéen est mieux représenté que le versant sud, les différentes phases de la séquence aurignacienne sont documentées de manière disparate. Les travaux de F. Bon et de ses collaborateurs ont notamment mis en évidence que la majorité des sites préservés sont liés à des grottes ou à des abris en hauteur et qu’aucun site de fond de vallée n’est connu, ce qui est probablement lié à un problème de préservation.

C’est en effet ce qui est observé sur les deux sites de référence régionale que sont les grottes de Gatzarria et d’Isturitz. Ces derniers permettent de documenter quelques phases récentes de l’Aurignacien qui viennent coiffer, par des indices ténus, des niveaux plus conséquents de l’Aurignacien ancien, reflétant alors un possible changement dans les formes d’occupation du territoire : celles des phases anciennes se concentreraient en grottes et abris sous roche, tandis que celles des phases récentes pourraient plutôt être présentes dans des sites de fond de vallée, malheureusement non conservés ou pas encore connus.

Fig. n° 1 : évocation de paysages paléolithiques du sud-ouest de l’Europe.

Une référence exceptionnelle : Isturitz

La grotte d’Isturitz, située sur le versant nord des Pyrénées occidentales, à une trentaine de kilomètres du rivage atlantique actuel, a constitué pendant des dizaines de millénaires une importante halte pour les groupes humains paléolithiques qui fréquentaient les Pyrénées occidentales. Cette présence s’y est traduite par l’abandon d’une quantité assez considérable d’objets et la mise en place de riches stratigraphies, en grande partie explorées lors de fouilles durant la première moitié du XXe siècle.

Dans le cadre global de travaux sur les changements intervenus lors de la transition Paléolithique moyen/Paléolithique supérieur, les recherches se sont axées sur l’importante séquence aurignacienne encore conservée dans une des 2 salles principales de cette cavité : la salle de Saint-Martin.

Plus d’une vingtaine d’ensembles archéologiques ont été distingués dans les stratigraphies reconnues dans les secteurs explorés et dans un soucis de simplification nous les avons regroupés dans trois séries : inférieurs, médians et supérieurs, respectivement attribués aux Aurignaciens archaïque, ancien et ancien/récent. La richesse des ensembles inférieurs et médians, témoignage d’occupations répétées et denses, contraste avec une relative pauvreté de ceux de la partie supérieure où la fréquentation humaine apparaît bien plus sporadique.

Dans les ensembles inférieurs, les vestiges osseux indiquent une chasse pratiquée durant la belle saison et axée principalement sur le Cheval puis les grands Bovidés, tandis que le Renne n’occupe qu’une place subalterne. La très forte proportion de fragments brûlés signale une utilisation substantielle des os comme combustible. Toutefois, une partie de ceux-ci a servi à la confection d’un outillage (lissoirs et poinçons) assez élaboré, complété par de très rares retouchoirs. Les matières premières employées pour la confection de l’outillage lithique, qui dépasse les mille unités, sont presque uniquement des silex, surtout d’origine proche (25 à 30 km du site) même si ont été mis en évidence des approvisionnements plus lointains, en particulier en Chalosse et sur le versant sud des Pyrénées. Les lamelles retouchées, au large éventail dimensionnel mais très souvent rectilignes et produites à partir de nucléus surtout pyramidaux ou aménagés sur tranche de supports épais, dominent très nettement (aux alentours de 60). Les analyses tracéologiques ont montré qu’il s’agissait d’armatures de projectiles mais aussi parfois de couteaux en complément des lames retouchées (entre 11 et 14 %). Les autres outils sont des burins (entre 5 et 9 %), employés généralement pour la finition d’objets en os ou en bois végétal, des grattoirs (entre 3 et 8 %), maniés dans le cadre du travail des peaux… Quelques pièces sur galets (percuteurs et/ou enclumes) complètent cet inventaire. Les objets de parure comprennent une centaine de gastéropodes perforés (principalement Littorina obtusata) et quelques pendeloques en matériaux divers (ambre, pierre tendre). Enfin, un fragment diaphysaire gravé de 5 « X » et un galet gravé d’un possible arrière-train animal témoignent d’un très ancien art mobilier.

Fig. n° 3 : mobilier aurignacien.

Les ensembles médians laissent percevoir quelques différences. Le Cheval fournit encore le plus souvent la majorité de l’alimentation carnée mais la part du Renne a considérablement augmenté alors que la saison de chasse n’a pas changé. Au sein de l’industrie osseuse, si le nombre des lissoirs et des poinçons  ne varie guère, il faut noter le net développement des retouchoirs et surtout des  pointes à base fendue, confectionnées dans du bois de Renne. Cette présence est probablement à mettre en relation avec la nette diminution, dans un outillage lithique à l’effectif total très proche de celui des ensembles inférieurs, du pourcentage des lamelles retouchées (entre 23 et 34 %), dont la confection fait désormais appel principalement à des nucléus carénés. En parallèle, celui des lames retouchées (entre 16 et 25 %) et surtout des grattoirs (entre 18 et 24 %) s’est sérieusement renforcé. La parure est représentée par une cinquantaine de dents percées – majoritairement des incisives de Bovidés – et par une trentaine de perles.

Fig. n° 4 : parures aurignaciennes.

Dans les ensembles supérieurs, le matériel, notamment l’outillage lithique (moins de 300 objets) ou osseux (1 fragment de pointe indéterminée) et la parure, est en très sensible diminution et, dans l’introduction de la faune, l’action des carnivores (Ours, Hyène…) augmente nettement.

Quoiqu’il en soit, l’information majeure qui peut être retirée de toutes ces données est qu’il existe à l’évidence une continuité entre l’Aurignacien archaïque et l’Aurignacien ancien dans la séquence aurignacienne d’Isturitz. La plupart des éléments de l’équipement technique considérés comme  marqueurs de la phase ancienne de ce techno-complexe, notamment une dissociation débitage lamellaire/débitage laminaire, apparaissent dès la phase archaïque. Seule la parure pourrait traduire une rupture mais il ne faut pas exclure un éventuel biais spatial.

Fig. n° 5 : évocations aurignaciennes.

LE GRAVETTIEN

± 29 000 à ± 23 000 av. n. è.

Un territoire régional gravettien peut être individualisé en s’appuyant sur la circulation des matières premières siliceuses. Des variétés de silex du nord de l’Espagne (Treviño, Urbasa) sont en effet présentes dans le Gravettien d’Isturitz et de Brassempouy. Inversement, certains silex aquitains comme le type Tercis se retrouvent dans les sites gravettiens du nord de l’Espagne. En revanche, les variétés de silex nord-aquitains (Bergeracois) restent anecdotiques à Brassempouy et Isturitz. Cette distribution des matières premières siliceuses dessine un axe de circulation sud-ouest/nord-est correspondant à l’espace géographique délimité par l’Èbre au sud-ouest, l’océan Atlantique à l’ouest et la Garonne au nord-est1.

Fig. n° 6 : localisation des sites gravettiens des Pyrénées.

Dans ce territoire, à la différence de la Dordogne, la grande majorité des sites se rapporte au Gravettien moyen à burins de Noailles. C’est le cas des sites gravettiens les plus connus comme Brassempouy, Isturitz, Gargas et Lespugue. D’autres caractères sont propres au Gravettien des Pyrénées comme la présence importante des pièces esquillées qui n’a pas d’équivalent dans le Périgord2 et celle, quasi-exclusive, des pointes des Vachons au sein des pointes à dos3. Le Gravettien ancien et le Gravettien récent, quant à eux, ne sont pas encore identifiés dans les Pyrénées. Jusqu’à présent, le seul indice de variation chronologique provient de la grotte d’Isturitz4.

L’absence de Gravettien ancien et de Gravettien récent clairement identifiés dans les Pyrénées pourrait être liée à l’ancienneté des fouilles. Or, aujourd’hui, les études technologiques permettent une compréhension accrue des assemblages lithiques, notamment par la mise en évidence des normes et variations techniques et par l’appréciation plus fine des raisons de ces variations (choix économiques, fonctions de site, variabilités régionales et/ou chronologiques, niveaux de savoir-faire).

Fig. n° 7 : mobilier lithique gravettien.

Des gravettiens pyrénéens nomades ou sédentaires ?

La compréhension de la gestion du territoire pyrénéen par les gravettiens est évidemment conditionnée par la conservation et la connaissance des sites, la résolution des fouilles et la représentativité des assemblages exhumés. Malgré l’impossibilité de disposer de tous les éléments permettant de dresser un panorama précis de cette gestion du territoire, plusieurs tendances peuvent déjà être constatées. La plus importante concerne la présence de trois sites qui se distinguent par la richesse et la diversité des vestiges archéologiques : Gargas, Isturitz et Brassempouy. La seconde tendance s’incarne dans la variété des types de sites gravettiens ainsi que dans leur caractère spécialisé mettant en avant la singularité de Brassempouy tout en confirmant l’hypothèse d’une organisation complexe et fortement centralisée du territoire. Ces petits sites satellites pourraient illustrer une forte mobilité logistique qui compenserait une faible mobilité résidentielle5. Contrastant avec les dizaines, voire centaines de milliers, de vestiges lithiques présents à Isturitz et à Brassempouy, ceux présents au sein des autres sites (Lespugue, Bolinkoba, Tercis, Montaut, le Prado, Pujo-le-Plan, la Carane-3, Amalda, Aitzbitarte III) ne dépassent guère quelques centaines d’exemplaires. À l’heure actuelle, un modèle d’organisation territoriale fondé sur l’identification de sites aux fonctions diversifiées et complémentaires peut ainsi être proposé6. Autour de Brassempouy, la nature spécialisée des sites connus laisse envisager des expéditions réalisées par quelques personnes transportant les provisions ou les matières premières des lieux d’acquisition au camp résidentiel.

Fig. n° 8 : mobilier gravettien.

Cette gestion de l’espace et des ressources est complètement différente du modèle « forager » identifié dans le Magdalénien du Bassin parisien daté d’environ 16 000 ans cal. BP7. Les groupes magdaléniens septentrionaux s’installeraient davantage à proximité des zones de passage des rennes et des chevaux mais se déplaceraient plus souvent pour s’adapter à leurs disponibilités saisonnières. Si les sites satellites spécialisés sont moins fréquents, l’ensemble du groupe, en revanche, est mobilisé par des déplacements répétés. Ce nomadisme du Magdalénien du nord de la France ne peut pas être généralisé à l’ensemble de l’Europe paléolithique. Dans le cas du Gravettien des Pyrénées, un écosystème favorable à une semi-sédentarité a pu engendrer un modèle d’organisation territoriale différent. Si l’ancienneté des fouilles et les lacunes des données archéologiques ne permettent pas de caractériser la saisonnalité d’occupation des sites gravettiens des Pyrénées, les données de la faune indiquent que ces populations chassaient une variété d’animaux comme les rennes, les bovidés, les chevaux, les chamois, les cerfs et les renards à l’inverse des groupes du nord dont la chasse reposait davantage sur le renne8. De nombreux poissons, notamment des truites et des saumons, étaient également disponibles dans les cours d’eau qui prennent leur source dans les Pyrénées, permettant de développer le stockage alimentaire9. En définitive, l’éventualité d’une coexistence de nomades et de sédentaires au Paléolithique doit être sérieusement posée10 d’autant que l’hypothèse d’occupations semi-sédentaires dans le Gravettien et l’Épigravettien d’Europe centrale et orientale basées sur l’économie du mammouth est depuis longtemps discutée11.

Fig. n° 9 : évocations gravettiennes.

Le Solutréen et le Badegoulien

± 23 000 à ± 19 000 av. n. è.

Le corpus régional concernant ces périodes est particulièrement limité, à la fois en nombre mais aussi en qualité dans la mesure où la plus grande partie des archéoséquences connues ont fait l’objet de travaux anciens qui de surcroît n’ont pas toujours su distinguer la présence du Badegoulien parmi le Solutréen. L’intrication historiographique de ces deux cultures archéologiques est par ailleurs encore alimentée par quelques débats contemporains au sujet de la nature de leurs relations (sont-elles contemporaines ? Se succèdent-elles ? Quels espaces géographiques concernent-elles ?).

Selon certains chercheurs, le passage du Solutréen au Badegoulien, autour de 21 000 av. n. è. , se caractérise au nord des Pyrénées par un basculement net dans le sous-système technique lithique, impliquant a minima de possibles réorganisations des stratégies de mobilité des groupes concernés12 ; selon d’autres, le Solutréen perdure dans la zone pyrénéenne et ibérique jusqu’aux alentours de 19 000 av. n. è.13, tandis que le Badegoulien ne se développerait qu’au nord de l’Aquitaine. Toutefois, les récentes recherches effectuées à la grotte des Harpons (Lespugue)14, à Aitzbitarte IV15 ou à Llonin dans les Asturies16 remettent en cause cette dernière hypothèse puisque des occupations badegouliennes y ont été mises en évidence et, pour certaines d’entre elles, datées entre 21 et 19 000 av. n. è., c’est-à-dire en synchronicité parfaite avec les cadres nord aquitains17.

Fig. n° 10 : relation Solutréen/Badegoulien.

Le Solutréen

± 23 000 à ± 21 000 av. n. è.

En résumé, tous les stades du Solutréen seraient présents dans les Pyrénées, mais les méthodes des anciennes fouilles ont entraîné quelques mélanges d’industries qui ne permettent pas actuellement une bonne définition de chacun.

A l’exception du Solutréen ancien de la grotte d’Azkonzilo (Irissarry), les stades moyen, supérieur et final, ne peuvent être dissociés formellement au sein des sites (Isturitz, Les Harpons, Roquecourbère, Embulla). Quant aux ateliers de plein air comme Tercis, Montaut ou Coustaret, les moyens de datation sont inexistants et, comme c’est souvent le cas sur ce type de sites, les industries récoltées sont issues d’un « niveau » archéologique qui est le résultat de fréquentations répétées.

Fig. n° 11 : carte de répartition des sites solutréens.

Malgré les difficultés que posent les données (fouilles anciennes et séries lacunaires, sites relativement peu nombreux), l’ensemble du registre archéologique présente une cohérence interne originale qui, certes, l’individualise de ceux des autres régions françaises, mais qui trouve sa place dans la séquence chrono-stratigraphique générale, sans distorsion majeure. Le contexte géographique particulier pyrénéen, avec sa « muraille » orographique quasi infranchissable durant le dernier maximum glaciaire, qui constitue un formidable axe-repère de circulation, n’est pas sans conséquence sur les parcours et l’espace investi par les Solutréens. On pressent un courant d’influence transversal, clairement perceptible au travers des types d’outils et les matières premières employés d’un extrême à l’autre de la chaîne. A la fin du Solutréen, les liens entre Atlantique et Méditerranée sont patents.

Fig. n° 12 : carte de répartition des faciès solutréens.

Se pose alors la nature des relations nord-sud, entre les groupes pyrénéens et ceux du Périgrord18, dont on connaît l’existence par le biais de la circulation des matières siliceuses ; les silex périgourdins circulent dans les Pyrénées mais le contraire n’a pas pu être démontré jusqu’à présent. Par ailleurs, on ne retrouve aucune influence réciproque à travers les pièces foliacées du Solutréen supérieur de chacune de ces régions ; certains types de pièces, comme les pointes à base concave ou les pointes de Montaut, se limitent au strict territoire pyrénéen – a contrario les pointes à cran classiques du Périgord se retrouvent dans les Pyrénées. Ce rapport d’exclusion pourrait correspondre à un décalage chronologique de l’apparition de ces pièces par rapport à certaines périgourdines19. En revanche, si l’on conçoit une contemporanéité des ces ensembles lithiques, l’idée de groupes « régionaux » produisant des pièces caractéristiques et pas d’autres, prend tout son sens. En se gardant de tomber dans des anachronismes faciles, on peut néanmoins concevoir des groupes mobiles, évoluant à l’intérieur de territoires privilégiés (correspondant à des des héritages de traditions culturelles et d’exploitations de ressources) qui s’entrecroisent ; le Périgord pourrait être simultanément une zone de recouvrement territorial et de lieu de rencontre. Plusieurs hypothèses peuvent alors être avancées :

  • les groupes solutréens pyrénéens se sont déplacés périodiquement dans le Périgord, prospectant et glanant les matériaux siliceux dont ils avaient besoin et qu’ils abandonneront plus tard sur les sites pyrénéens ; aucun contact n’a vraiment été établi avec les autres groupes locaux environnants, ce qui expliquerait cette très nette différenciation entre les pièces foliacées pyrénéennes et périgourdines (des échanges culturels et/ou techniques n’auraient pas eu lieu) ;
  • selon des traditions déjà bien implantées, des contacts ont été établis entre ces groupes « régionaux » dans des points de rencontre déterminés/connus (au cours de ces périodes à faible démographie et mobilité saisonnière, pour se rencontrer, il a fallu se donner des « rendez-vous »).

Fig. n° 13 : mobilier solutréen de la grotte des Harpons (Lespugue).

Le Badegoulien

± 21 000 à ± 19 000 av. n. è.

À ses deux extrémités chronologiques, le Badegoulien apparaît, soit comme « l’indigne successeur » des Solutréens – véritables artistes de la pierre en comparaison des débitages d’éclats grossiers qui caractériseront d’abord, aux yeux des préhistoriens, les groupes badegouliens – soit comme « l’impossible père » des Magdaléniens, artistes des parois et des objets en matières osseuses. Cependant, c’est aujourd’hui un tout autre portrait qui émerge des travaux les plus récents, notamment consacrés aux technologies lithique et osseuse.

Fig. n° 15 : carte de répartition des sites du Badegoulien et du début du Magdalénien.

Derrière la prétendue maladresse des artisans-tailleurs badegouliens se cache en réalité une forte « souplesse adaptative » leur permettant une exploitation de ressources minérales variées. Ainsi, parallèlement à une anticipation plus marquée du besoin en lames qui, de son côté, ne tient qu’une place limitée, une grande part des besoins techniques est satisfaite par les matériaux présents dans l’environnement local. L’outillage n’est en effet soumis qu’à de faibles exigences en terme de normalisation (il est essentiellement composé d’éclats, parfois « typés » comme les sont les supports de raclettes), s’opposant en cela au successeur magdalénien. L’utilisation d’éclats comme nucléus, qui confère à l’ensemble l’allure d’une architecture technique en « gigogne » (l’éclat est à la fois support d’outil et « matrice » de débitage), alimente l’équipement tant domestique que cynégétique. Ce dernier, contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, fait partie intégrante du bagage lithique badegoulien bien qu’exprimé de manière variée, notamment à travers l’existence de lamelles (brutes ou retouchées) destinées à armer les pointes osseuses, voire par le biais de véritables pointes en silex.

Fig. n° 14 : mobilier badegoulien.

Quant aux matières osseuses, il semble qu’au Badegoulien, elles soient débitées exclusivement par percussion. Ainsi, le bois de renne – matériau dont l’étude a le plus retenu l’attention des chercheurs – est débité par enlèvements d’éclats successifs, jusqu’à l’obtention d’une ébauche qui sera ensuite façonnée par raclage. Cette méthode, parfois qualifiée de simple et expéditive, demande en fait un bon « tour de main » et un important investissement en temps (pour la phase de façonnage) – même si elle est peu économe en matière première. Très rarement décorés, les objets ainsi fabriqués sont assez peu variés : en bois de renne, pointes de projectile et outils biseautés (coins, ciseaux) ; en os, poinçons et aiguilles. Plusieurs types d’objets représentent la continuation directe d’innovations apparues au Solutréen, telle l’aiguille à chas ou encore la pointe barbelée « à méplat mésial ».

Fig. n° 16 : évocations solutréennes.

Le Magdalénien

± 19 000 à ± 12 000 av. n. è.

Le Magdalénien inférieur

Le passage vers le Magdalénien en Aquitaine s’opère progressivement et différemment selon les registres d’activité.

L’industrie lithique du Magdalénien inférieur témoigne d’une perduration de choix techniques comme le débitage d’éclats, signant du même coup une continuité avec le Badegoulien. D’autres sphères évoluent, comme l’intensification des débitages microlamellaires, la standardisation des supports d’outils, l’évolution progressive vers le couple lame-lamelle cher au Magdalénien moyen. En cela, le Magdalénien inférieur annonce bel et bien les développements qui auront lieu dans les millénaires suivants. L’équipement en matières osseuses, lui, change finalement assez peu : même si une certaine diversification est perceptible dans l’outillage en bois de renne, la grande rareté des décors, la présence de certains types spécifiques (pointes à méplat mésial…) évoquent bien l’ancêtre badegoulien. Les techniques utilisées pour fabriquer cet équipement marquent en revanche une nette rupture. En effet, et peut-être dès le début du Magdalénien inférieur, le débitage par percussion cède la place au double rainurage longitudinal, qui connaîtra son apogée au Magdalénien moyen et supérieur.

Fig. n° 17 : mobilier en bois de renne du Magdalénien inférieur.
1 : outil biseauté. 2 : fragment de bâton percé. 3 : fragment d’outil mousse. 4, 5, 6 : fragments de pointes de projectile.
(1 à 5 : Saint-Germain-la-Rivière ; 6 : Lespugue).

Le Magdalénien moyen

Au cours du Magdalénien moyen, on note un renouvellement des équipements lithiques
et osseux ainsi qu’une explosion de l’art mobilier et pariétal.

Les outils (grattoirs, burins, couteaux…) sont réalisés sur des lames standardisées dont la confection requiert, d’une part, de bonnes matières premières, et d’autre part, l’acquisition de compétences techniques. Les premières nécessitent la mise en place de transports planifiés de silex de bonne qualité et de grandes dimensions depuis des régions riches en ressources lithiques (comme la Saintonge, la Dordogne ou la Chalosse) vers d’autres plus pauvres (comme les Pyrénées ou le Quercy). En contrepartie, les chasseurs-cueilleurs de cette période bénéficient de grands supports normalisés potentiellement à longue durée de vie. D’autre part, une chaîne opératoire autonome qui s’exprime sous diverses modalités vise à produire des lamelles afin de fournir des supports d’armatures lithiques qui seront emmanchées sur une pointe organique. On remarque ainsi que, pour la partie lithique, les sphères domestique et cynégétique sont gérées de manière autonome.

Le travail des matières osseuses s’intensifie au Magdalénien moyen : les collections datées de cette période sont, toutes choses égales par ailleurs, bien plus riches que celles des phases antérieures. Os et bois de renne sont débités en baguettes au moyen de longues rainures longitudinales pratiquées sur toute la périphérie du bloc ; ce procédé permet de produire, à partir d’un même bloc, de nombreux supports très calibrés qui seront transformés en outils. Cette « rentabilisation » de la matière s’accompagne d’une gestion de l’équipement osseux au moins à l’échelle de l’année (production saisonnière, constitution de réserves…), ainsi que d’une diversité accrue, surtout dans le domaine de la chasse – crochets de propulseur, nouvelles formes d’emmanchement des pointes, armatures constituées de plusieurs éléments collés ou emboîtés… En parallèle, les décors gravés ou sculptés, dont les motifs sont souvent d’une extrême finesse, se multiplient sur les outils et les armes.

Fig. n° 18 : mobilier en bois de renne du Magdalénien moyen.
1: crochet de propulseur (Roc-de-Marcamps). 2 : outil biseauté (Saint-Germain-la-Rivière). 3 : pointe de projectile (Isturitz). 4 : fragment de pointe de projectile à décor de croisillons (Saint-Germain-la-Rivière). 5 : pointe de projectile de type Lussac-Angles (Isturitz).

Le Magdalénien moyen récent : densification du réseau nord-pyrénéen

Le Magdalénien moyen récent représente un temps fort du Paléolithique récent nord-pyrénéen avec de nombreux sites révélés à partir de fouilles anciennes et modernes, voire en cours. À l’échelle de la moitié ouest de la France, la répartition des sites datés du Magdalénien moyen récent permet d’observer une discontinuité à l’échelle du peuplement magdalénien. En effet, autour de 17000 cal BP, les sites sont absents de la plaine nord-aquitaine jusque vers le nord du seuil du Poitou20. Cette lacune ne résultant pas de l’état de la recherche (éventuel biais de prospection, d’identification, etc.), il semble donc que ces zones aient été marginalisées à cette période. Il est alors possible que des populations se soient repliées dans des espaces aux topographies plus contrastées, le piémont pyrénéo-cantabrique constituant alors le cœur de l’aire culturelle du Magdalénien moyen récent. Le rôle des effets climatiques et environnementaux de l’évènement de Heinrich 1 dans cette situation reste à préciser21.

Fig. n° 19 : localisation des principaux sites du Magdalénien moyen récent.

Parmi les comportements culturels originaux de cette période pour le versant nord-pyrénéen, citons la valorisation des grandes lames en silex. Elle se signale à la fois : 1) par la haute technicité des débitages normalisés et productifs et l’apprentissage des savoir-faire qu’elle sous-entend, 2) par la circulation des lames sur de grandes distances, leur utilisation comme support d’outil à longue durée de vie ou de nucléus à lamelles, mais aussi 3) par leur présence dans des dépôts en contexte de fond de grotte ornée22. Ce comportement singulier est particulièrement bien documenté dans les Hautes-Pyrénées et en Ariège, comme à Labastide, au Mas d’Azil et à Enlène23, mais aussi dans les Pyrénées-Atlantiques, à Tastet24, voire à Saint-Michel d’Arudy pour des supports de nucléus à lamelles25. Il s’agit de grandes lames en silex (15-25 cm de long), provenant en particulier du Campanien supérieur du Bergeracois, dont les sources sont localisées à environ 200-250 km au nord. Dans l’industrie osseuse, à côté de l’apparition de toute une série de nouvelles parures (contours découpés de têtes animales bien documentés dans l’espace pyrénéo-cantabrique26), le Magdalénien moyen récent est un moment de fort développement des décors gravés et sculptés qui envahissent les équipements. Comme pour les grandes lames, la signification culturelle de ces objets socialement investis nous échappe.

Fig. n° 20 : mobilier du Magdalénien moyen récent et du Magdalénien supérieur.

Une forte implantation au Magdalénien supérieur

À la différence du nord de l’Aquitaine, où des séries livrent des morphotypes de pointes lithiques aisément différenciables et permettant de sérier le Magdalénien supérieur en différentes phases27, nous appréhendons le Magdalénien supérieur du versant nord des Pyrénées comme un seul ensemble, bien que certains morphotypes osseux permettent de nuancer cela (notamment les pointes à base fourchue, présentes à la charnière entre Magdalénien moyen récent et Magdalénien supérieur mais disparaissant ensuite28). Au sein de toute la chaine pyrénéenne, comme pour le Magdalénien moyen récent, le Magdalénien supérieur sensu lato a été fortement recherché et fouillé depuis le début du XXe s., ce qui aboutit à une carte de sites très dense.

Fig. n° 21 : localisation des principaux sites du Magdalénien supérieur.

Une certaine unité se distingue à travers la présence de petits triangles scalènes allongés dans plusieurs gisements comme Belvis (900 m d’altitude) dans l’Aude29, Troubat dans les Hautes-Pyrénées30 et pour le sud du massif, dans les sites d’El Parco en Catalogne31 ou de Chaves en Aragon32. Les tableaux de chasse riches en bouquetins pourraient illustrer une exploitation accrue des contreforts montagneux. En revanche, les sites localisés dans la partie occidentale des Pyrénées33 – Duruthy, Dufaure ou Tizon – sont clairement en connexion avec le Bassin aquitain comme l’indiquent certains objets lithiques particuliers comme des pointes à cran et burins de Lacan. Le Magdalénien supérieur du sud-ouest de la France en général, et du versant nord-pyrénéen en particulier, est également le théâtre d’une recomposition progressive des grandes faunes34. Dans certains sites, le cerf est très bien représenté35. Pourtant, le bois de renne est toujours le matériau privilégié pour l’industrie osseuse sur le versant nord du massif36. Cela implique donc des stratégies d’exploitation intégrant pleinement l’anticipation des besoins, comme à Troubat voire sur le versant sud en Catalogne à la Bora Gran d’En Carreras.

Fig. n° 22 : Distribution du cerf et du renne dans les spectres de cervidés chassés et dans l’industrie sur bois de cervidé de plusieurs sites du Magdalénien supérieur pyrénéen (Bou: Bourrouilla, SC: Santa Catalina, Eka: Ekain, Urt: Urtiaga, Aba: Abauntz, Zat: Zatoya, Ist: Isturitz, Cha: Chaves, El P: Parco, BG: Bora Gran, Font: Fontanet, La V-SM: La Vache Salle Monique, Bel: Belvis, Égl: Les Églises, Tro: Troubat, Dur: Duruthy, Duf: Dufaure.

Parallèlement au nombre important de sites attribués au Magdalénien supérieur sur le versant nord des Pyrénées, la consommation de petits gibiers (poissons et oiseaux notamment) est bien documentée37. Concernant plus particulièrement les oiseaux, la partie occidentale livre plusieurs assemblages du Magdalénien supérieur contenant des restes de chouette harfang (Bubo scandiacus38). Cet espace correspond probablement à la limite méridionale de la niche écologique de ce rapace. Dans le Pays basque, le site de Santa Catalina livre également du harfang, cette fois-ci associé à de nombreux Anatinés et à plusieurs espèces d’oiseaux marins comme le grand pingouin (Pinguinus impennis) et des goélands (Larus hyperboreus / marinus et L. gr. Argentatus)39. Vers l’Est, le spectre avifaunique chassé est composé surtout de lagopèdes (Lagopus sp.) et de chocards (Pyrrhocorax graculus). Si, à Gazel (Aude), lagopèdes et chocards sont consommés dès le Magdalénien moyen récent, c’est au cours du Magdalénien supérieur que la chasse aux oiseaux semble se développer dans le versant nord des Pyrénées. L’acquisition de ce nouveau gibier procure divers produits : matière carnée, os longs, griffes, plumes. Outre les adaptations et les nouveaux savoir-faire qu’elle implique, elle s’accompagne sans doute d’un changement dans la manière dont les chasseurs ont pensé et appréhendé leur environnement et les ressources qui s’y trouvaient.

Fig. n° 23 : évocations magdaléniennes.

L’Azilien et le Laborien

± 12 000 à ± 10 000 av. n. è.

Le peuplement azilien est bien documenté sur le versant nord du massif. Toutefois, par rapport au modèle aquitain40 le processus de transformation – progressive ou rapide – des comportements culturels du Magdalénien vers une nouvelle identité azilienne apparait plus complexe41.

Fig. n° 24 : localisation des principaux sites de l’Azilien (ronds bleus) et du Laborien (ronds mauves).

Parallèlement à la raréfaction du travail des matières osseuses, qui demeure essentiellement représenté par des poinçons en os et des têtes de harpon en bois de cerf42, et à un resserrement fonctionnel des outillages lithiques autour des pièces esquillées, grattoirs, couteaux et pointes à dos, nous pouvons rappeler le phénomène de galets gravés ou peints bien documenté dans l’Azilien classique pyrénéen43.

Fig. n° 25 : mobilier azilien.

Le processus d’azilianisation original du versant nord des Pyrénées44 diffère des modèles aquitain ou jurassien/alpin45. Cependant, il ne concerne qu’une partie de la chaîne montagneuse : en effet, à l’ouest et jusqu’en Pays Basque une continuité est perceptible avec le modèle aquitain46 ; dans la partie centrale des Pyrénées, bien que l’hypothèse d’une perduration tardive du Magdalénien soit fondée sur de rares sites (Troubat notamment) mais sans observation d’interstratifications avec l’Azilien, les prémices de l’Azilien ne concerneraient pas cette zone géographique47. Le second temps est représenté par un Azilien récent commun à l’ensemble du versant nord-pyrénéen, mais présentant néanmoins des variations techno-économiques (soin différentiel dans la production laminaire, exploitation des roches tenaces).

Le Laborien est longtemps demeuré fantomatique sur le versant nord des Pyrénées. À la lumière des travaux menés récemment en Aquitaine48, on peut penser qu’il s’agit ici aussi d’une sous-évaluation ou d’un hiatus documentaire. En effet, la révision de séries aziliennes49 a souligné la présence d’éléments caractéristiques du Laborien mélangés au sein de plusieurs séquences aziliennes. Cette diagnose est fondée notamment sur la présence de pointes de Malaurie et d’un changement technique dans la composante laminaire, en rupture avec l’Azilien récent nord-pyrénéen. Le Laborien est ainsi documenté en Haute-Garonne à Gouërris et sur le site de Buholoup50.

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Notes, sources, crédits

Auteurs :
Aurignacien (introduction) : Marianne Deschamps (CNRS ; UMR TRACES).
Aurignacien (Isturitz) : Christian Normand (UMR TRACES) > source.
Gravettien : Aurélien Simonet > source.
Solutréen et Badegoulien (introduction) : Marianne Deschamps (CNRS ; UMR TRACES).
Solutréen et Badegoulien (Solutréen) : Pascal Foucher (DRAC ; UMR TRACES) et Cristina San Juan (DRAC ; UMR TRACES) > source.
Solutréen et Badegoulien (Badegoulien) ; Magdalénien (Magdalénien moyen) ; Magdalénien (Magdalénien moyen récent) : Mathieu Langlais (CNRS ; UMR PACEA), Jean-Marc Pétillon (CNRS ; UMR TRACES), Sylvain Ducasse (CNRS ; UMR PACEA) et Michel Lenoir (CNRS ; UMR PACEA) > source.
Magdalénien (moyen récent), Magdalénien (supérieur), Azilien : Mathieu Langlais (CNRS ; UMR PACEA), Célia Fat Cheung (Université de Toulouse – Jean JaurèsUMR TRACES), Véronique Laroulandie (CNRS ; UMR PACEA), Alexandre Lefebvre (CNRS ; UMR TRACES), Benjamin Marquebielle (UMR TRACES) et Jean-Marc Pétillon (CNRS ; UMR TRACES) > source.
Arrangement : Benjamin Caule (OCG).

Notes :
1 Simonet, 2010, 2012.
2 Foucher et al., 2008.
3 Simonet, 2011.
4 Simonet, 2010.
5 Audouze, 2007.
6 Simonet, 2017.
7 Binford, 1980 ; Audouze, 2007.
8 Lacarrière, 2015.
9 Merlet, 2016.
10 Guy, 2017.
11 Svoboda, 2003 ; Oliva, 2013.
12 Renard et Ducasse, 2015 ; Ducasse et al., 2019.
13 Rios Garaizar et al., 2013 ; Straus et al., 2014.
14 Ducasse et al., 2017.
15 Utrilla, 1986 ; Ducasse et Ruiz-Redondo, à paraître.
16 Rasilla et al., 2019.
17 Ducasse et al., 2020.
18 Foucher, San Juan 2001.
19 Dans tous les cas de figures, il reste étonnant qu’aucune pointe de Montaut ou à base concave n’ait été abandonnée dans un des innombrables sites périgourdins.
20 Barshay-Szmidt et al., 2016.
21 Pétillon et al., 2016 ; Laroulandie et al., 2017.
22 Langlais, 2020.
23 Simonnet, 1982.
24 Langlais et Pétillon, 2019.
25 Langlais obs. pers.
26 Buisson et al., 1996 ; Bégouën et al., 2009 et 2019.
27 Langlais, 2018.
28 Pétillon, 2006.
29 Sacchi, 1986.
30 Barbaza, 1996.
31 Langlais, 2007.
32 Jimenez, thèse en cours.
33 Dachary, 2002.
34 Costamagno et al., 2016.
35 Bourrouilla, Troubat.
36 Lefebvre, 2016.
37 Costamagno et Laroulandie, 2004.
38 Laroulandie, 2016.
39 Laroulandie et al., 2016.
40 Langlais, 2020.
41 Par ex. Barbaza et Lacombe, 2005 ; Martzluff, 2009 ; Barbaza, 2011 ; Fat Cheung, 2015.
42 Par ex. Marquebielle, 2018.
43 Par ex. Couraud, 1985 ; Fat Cheung, 2015.
44 Fat Cheung, 2015 et 2020.
45 Mevel, 2017 ; Tomasso et al., 2018 ; Naudinot et al., 2019.
46 Par ex. Armendariz, 1994 ; Barandiaran et Cava, 1994 ; Utrilla et Laborda, 2018 ; Soto et al., 2015.
47 Par ex. Barbaza, 1996 ; Fat Cheung, 2015.
48 Langlais et al., 2019.
49 Fat Cheung, 2015.
50 Briois et Vaquer, 2009 ; Fat Cheung et Marquebielle, en prep.

Sources principales :
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– Barbaza M., 199 : « Le Magdalénien supérieur final et l’Azilien dans les Pyrénées centrales. La grotte-abri du Moulin à Troubat (Hautes-Pyrénées) et son contexte » in Delporte H., Clottes J. (dir.) : Pyrénées préhistoriques arts et sociétés, 118e Congrès du CTHS à Pau, 1993, Paris, p. 311-326.
– Barbaza M., 2011 : « Environmental changes and cultural dynamics along the northern slope of the Pyrenees during the Younger Dryas », Quaternary International, 242, p. 313-327.
– Barbaza M., Lacombe S., 2005 : « L’Azilien pyrénéen : une culture originale ? », in Jaubert. J., Barbaza, M. (dir.) : Territoires, déplacements, mobilité, échanges durant la Préhistoire, 126e Congrès du CTHS à Toulouse, 2001, Paris, p. 421-428.
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– Bégouën R., Fritz C., Tosello G. et al., 2009 : Le sanctuaire secret des Bisons. Il y a 14000 ans, dans la caverne du Tuc d’Audoubert, Paris.
– Bégouën R., Pastoors A., Clottes J., 2019 : La grotte d’Enlène, immersion dans un habitat magdalénien, Paris.
– Binford L. R., 1980 : « Willow smoke and dog’s tails: hunter-gatherer settlement systems and archeological site formation », American Antiquity, 45, p. 4-20.
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– Langlais M., 2007 : Dynamiques culturelles des sociétés magdaléniennes dans leurs cadres environnementaux. Enquête sur 7 000 ans d’évolution de leurs industries lithiques entre Rhône et Èbre, Thèse de doctorat, Université de Toulouse-Le Mirail et Universitat de Barcelona.
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– Langlais M., Pétillon J.M., 2019 : « Les Pyrénées, une frontière pré-historiographique pour le Magdalénien ? Réflexions à partir du Magdalénien moyen de la Grotte Tastet (Sainte-Colome, Pyrénées-Atlantiques) », in Deschamps M., Costamagno S., Milcent P.-Y. et al. (dir.) : La conquête de la montagne, des premières occupations humaines à l’anthropisation du milieu, actes du 142e congrès du CTHS (Pau, 2017), Paris.
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– Mevel L., 2017 : Des sociétés en mouvement. Évolution des sociétés magdaléniennes et aziliennes des Alpes du Nord françaises, Paris.
– Naudinot N., Fagnart J.P., Langlais M., et al., 2019 : « Les dernières sociétés du Tardiglaciaire et des tout débuts de l’Holocène en France. Bilan d’une trentaine d’années de recherche », Gallia Préhistoire, 58, p. 5-45.
– Oliva M., 2013 : « Spiritualité d’un chasseur de mammouths gravettien », in Otte M. (dir.) : Les Gravettiens, Paris, p. 271-299.
– Pétillon J.-M., 2006 : « Des Magdaléniens en armes. Technologie des armatures de projectile en bois de Cervidé du Magdalénien supérieur de la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques) », CEDARC, Treignes (Artefacts 10).
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– Simonet A., 2012 : Brassempouy (Landes, France) ou la matrice gravettienne de l’Europe, Liège.
– Simonet A., 2017 : « Gravettians at Brassempouy (Landes, France), 30,000 BP: a semi-sedentary territorial organization ? », World Archaeology, 49:5, p. 648-665.
– Soto A., Alday A., Montes L. et al., 2015 : « Epipalaeolithic assemblages in the Western Ebro Basin (Spain): The difficult identification of cultural entities », Quaternary International, 364, p. 144-152.
– Svoboda J. A., 2003 : « The Gravettian of Moravia : landscape, settlement, and dwellings », in Vasilev S. A., Soffer O., Kozlowski J. K. (dir.) : « Perceived Landscapes and Built Environments », Oxford, BAR International Series 1122, p. 121-129.
– Tomasso A., Fat Cheung C., Fornage-Bontemps S. et al., 2018 : « Winter is coming: What happened in western European mountains between 12.9 and 12.6 ka cal. BP (beginning of the GS1) », Quaternary International, 465, p. 210-221.
– Utrilla P., Laborda R., 2018 : « La cueva de Chaves (Bastaras, Huesca): 15 000 años de ocupación prehistórica », Trabajos de Prehistoria, 75 (2), p. 248-269.
> Et de nombreux travaux scientifiques disponibles ici.

Crédits :
– Figure 1 : M. Tenberg (slide 1) / M. de Pananros (slide 2).
– Figure 2 : Guide du Pays basque.
– Figure 3 : Muséum de Toulouse (slides 1 et 2) / C. Normand, M. O’Farrell et J. Rios Garaizar (slides 3 et 4) / RMN-GP (slide 5) / O. Rivero et D. Garate (slide 6).
– Figure 4 : R. White et C. Normand.
– Figure 5 : T. Björklund (slides 1 et 2) / P. Aventurier (slides 3 à 8).
– Figure 6 : A. Simonet.
– Figure 7 : A. Simonet (slides 1 et 2) / Museum de Toulouse (slides 3 à 7).
– Figure 8 : J.-G. Berizzi (slide 1) / Muséum National d’Histoire Naturelle (slide 2) / Musée d’Archéologie Nationale (slides 3 à 8) / Muséum National d’Histoire Naturelle (slides 9 et 10).
– Figure 9 : E. Daynès (slide 1) / T. Björklund (slide 2) / Ministère de la Culture (slide 3) / Kléber Rossillon (slide 4) / Vallée du Lot (slide 5) / Ministère de la Culture (slide 6) / Wikimedia Commons (slides 7 à 9).
– Figure 10 : Boccacio, Cheynier, S. Ducasse, Lelouvier, C. Renard et J. Zilhão.
– Figure 11 : M. Jary.
– Figure 12 : J. Bachellerie.
– Figure 13 : S. Ducasse.
– Figure 14 : S. Ducasse (slide 1) / J.-M. Pétillon (slide 2).
– Figure 15 : M. Langlais, J.-M. Petillon, S. Ducasse et M. Lenoir.
– Figure 16 : E. Daynès (slide 1) / Ministère de la Culture (slides 2 et 3).
– Figure 17 : J.-M. Pétillon.
– Figure 18 : J.-M. Pétillon et P. Cattelain.
– Figure 19 : fonds de carte F. Baleux, CAO M. Langlais.
– Figure 20 : J.-M. Pétillon et M. Langlais (slides 1 à 3) / Muséum de Toulouse (slides 4 à 6) / RMN-GP (slides 7 à 17).
– Figure 21 : fonds de carte F. Baleux, CAO M. Langlais.
– Figure 22 : A. Lefebvre.
– Figure 23 : Wikimedia Commons (slides 1 à 3) / N. Aujoulat (slide 4) / G. Pinçon (slide 5) / C. Fritz (slide 6) / G. Tosello (slides 7 à 10) / E. Daynès (slides 11 et 12).
– Figure 24 : fonds de carte F. Baleux, CAO M. Langlais.
– Figure 25 : RMN-GP (slide 1) / Muséum de Toulouse (slides 2 à 4).

Dernières modifications : décembre 2023