
Adixatz !

En aquèra data anibersari, las edicions Beldura qu’an l’aunor de publicar la seguida e fin de las conjugasons do gascon negue, lo parla do gran Félix Arnaudin !

En cette date anniversaire, les éditions Beldura ont l’honneur de publier la suite et fin des conjugaisons du gascon noir, le parler du grand Félix Arnaudin !
Le sauvage des temps abolis
extraits tirés de l’article de Florence Galli-Dupis (ethnopôle Garae)

Assistant au crépuscule de la vie pastorale landaise et de son « désert envoûtant », Félix Arnaudin […] vit dans la nostalgie d’un âge d’or, d’une origine perdue qui s’oppose frontalement au mythe du progrès de l’époque.
Il ne peut se résoudre à dire adieu au pays et choses de son enfance, l’enfance faisant coïncider chez lui à la fois le chronologique et le biographique, puisqu’il s’agit aussi bien de la fin d’un monde – celui de la lande d’avant la forêt – que de la disparition de sa propre enfance passée au sein de cette lande ancestrale, devenue le paradis perdu de l’adulte.
Quoi d’étonnant […] à ce que Félix Arnaudin consacre son existence à sauver de l’oubli tout ce qui faisait “l’âme” de son pays, par l’écriture et le collectage des contes, chansons, proverbes, langue… Mais aussi par l’image en “fixant” paysages, habitat, costumes, scènes collectives, etc., grâce à l’appareil photographique, concession notable au progrès, certes, mais uniquement parce qu’il sert les intérêts d’un univers en disparition ! Et puis le folklore est en passe de devenir une science… Encore qu’Arnaudin préfère aux vocables “photographie”, “photographier” et “photographe”, ceux d’“image”, “imager”, “imagier”.
[Lorsqu’il s’éteint le 6 décembre 1921, Félix est] convaincu d’avoir failli à sa mission envers son cher pays. Or toute l’ancienne Lande est là, consignée dans ses milliers de pages d’archives manuscrites, recueils de contes, chants, proverbes, lexique, études historiques – monographiques – naturalistes, journal, photographies, répertoires multiples… magnifiques brouillons du “Grand Livre” en question, œuvre d’une vie qu’il définissait ainsi, non sans réminiscences poétiques nervaliennes qui rappellent étrangement El Desdichado (1854) : « ma vie quasi sauvage de Landais follement possédé, sens et cœur, par l’infinie poésie de notre bruyère des temps abolis » (Un jour, sur la grand’lande).
« Que mon œuvre soit mon tribut filial à cette terre de grandiose et ensorcelante poésie que j’aime maladivement et qui reste devant mes yeux, à travers l’amertume de mes regrets, toujours mystérieusement souriante, dans la douce splendeur de son horizon sans borne, toujours animée de la vie naïve et libre des jours évanouis. »
Une œuvre colossale

La majeure partie de l’œuvre colossale de Félix Arnaudin a été réunie, au gré des transmissions et des dépôts, en différents fonds :
– le fonds d’archives est consultable à l’écomusée de Marquèze
– le fonds photographique est conservé au musée d’Aquitaine
– le fonds de bibliothèque est conservé à la bibliothèque Mériadeck de Bordeaux
De son vivant, le « guetteur mélancolique » ne publia toutefois que deux livres et quelques articles. Ces documents sont disponibles dans la bibliothèque numérique de l’OCG, ainsi qu’une lettre manuscrite que Félix envoya à Gaston Paris.
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Le verbe de l’illustre Arnaudin

Si Arnaudin nous a légué un dictionnaire, il n’a toutefois pas fait œuvre de dialectologie à propos de sa langue, son cher gascon noir.
Ainsi donc, après Philippe Lartigue – qui a étudié le vocalisme de ce parler des Landes – et Renaud Lassalle – qui en a exposé sa grammaire -, c’est aujourd’hui Bruno Muret (avec Philippe Lartigue pour le 3ème tome) qui s’applique à vous livrer les différentes conjugaisons des verbes tels que les prononçait l’illustre Arnaudin.
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